Être artiste en Corée du Nord

© Koen De Ceuster, 2018/09/06, Paektusan, Ri Hak Song esquissant le paysage
Conférence de Koen De Ceuster donnée le 20 janvier 2022 dans le cadre du séminaire « Habiter les villes d’Asie » dirigé par Valérie Gelézeau et de Françoise Ged.
Koen De Ceuster est historien de la Corée moderne et de son historiographie à l’université de Leyde (Pays-Bas).
La théorie de l’art nord-coréen énonce clairement ce qui est attendu d’un artiste. Un artiste est au service du peuple, de la révolution, du parti et du leader, en ce qu’il apporte une compréhension politiquement correcte du passé et du présent tels qu’établis par le Parti des travailleurs de Corée. Ainsi, l’artiste opère-t-il dans un environnement étroitement circonscrit, en termes de style (c-à-d. de réalisme) et de sujet, mais aussi professionnellement, en tant qu’employé de l’un des studios d’art dirigés par l’État, où son travail est constamment évalué par la Fédération (nord) coréenne des artistes.
Parallèlement, la théorie de l’art nord-coréen proclame que seul un grand talent engendre un grand art et reconnaît la nécessité de stimuler la créativité et le talent individuel.
Or, pour Koen De Ceuster, cette apparente contradiction est moins incongrue lorsqu’on lit le monde de l’art nord-coréen à travers le prisme des pratiques d’art académique tel que la France l’a connu au XIXe siècle.
Dans le cadre de cette conférence, Koen De Ceuster a alors proposé de mettre en correspondance des idées abstraites de la théorie de l’art avec des expériences vécues recueillies sur le terrain nord-coréen au cours de quinze années grâce à des interactions individuelles avec des artistes nord-coréens ainsi qu’avec le personnel de l’Université des beaux-arts de Pyongyang.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
l’équipe de rédaction du carnet City-NKOR (21 juin 2022). Être artiste en Corée du Nord. City-NKOR. Consulté le 26 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/mui2